Des mesures doivent être prises « d’urgence » pour lutter contre l’abandon prématuré de la scolarité et promouvoir un enseignement inclusif et de qualité des Roms, y compris dans les zones marginalisées, indique cet avis. Il est indispensable d’élaborer un programme de recrutement et de formation des enseignants « global et efficace » pour les zones défavorisées.
L’avis – publié avec les commentaires du gouvernement hongrois – demande par ailleurs de mettre en œuvre un « cadre d’action national global » sur le logement pour les Roms et de « développer sensiblement » le logement social et subventionné. S’agissant des soins de santé, l’avis propose d’adopter un « plan d’action complet » afin de remédier aux pénuries des services de santé, en s’intéressant en particulier aux zones défavorisées habitées par les Roms, et de sensibiliser les professionnels de la santé et les patients à la législation anti-discrimination.
Pour ce qui concerne les autres minorités nationales, le Comité consultatif se félicite d’une évaluation globale positive du système parlementaire de représentation des minorités nationales. L’avis constate par exemple que les questions liées aux minorités sont de moins en moins perçues comme une source de division politique au sein du parlement.
L’avis se félicite également de l’augmentation continue du financement des activités culturelles liées aux minorités sur les cinq dernières années et propose que les autorités hongroises « associent davantage les représentants des minorités à la planification et à l’allocation de ces financements ».
Cependant, l’avis rappelle que le « climat général d’intolérance régnant dans le discours politique et les médias » fait obstacle à la libre expression, par les personnes appartenant aux minorités nationales, de leur culture et de leur identité, en privé et en public. Il invite les autorités à « promouvoir véritablement » l’esprit de tolérance, le dialogue interculturel et le respect mutuel et à « rejeter fermement et condamner » tout discours raciste et intolérant dans la sphère publique.
Le dispositif de financement des Églises et des congrégations religieuses est également cité comme pouvant favoriser la discrimination, notamment contre les minorités numériquement plus petites, en particulier pour ce qui est de l’accès à la personnalité juridique ou du statut fiscal de ces congrégations. Pour remédier à ce problème, le Comité consultatif appelle les autorités hongroises à faire en sorte que les droits des personnes appartenant aux minorités nationales de créer des institutions, organisations ou associations religieuses soient efficacement garantis en droit et en pratique.
Le Comité consultatif, composé de 18 experts indépendants, est chargé d’évaluer la mise en œuvre de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales dans les États parties et de conseiller le Comité des Ministres. Les constats de son avis reposent en partie sur une visite effectuée en décembre 2019 à Miskolc, Gyula, Békéscsaba, Budaörs et Budapest.
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